Répartition de la valeur sols / construction

Répartition de la valeur sols / construction

L’acquisition d’un immeuble par une société nécessite de procéder à la ventilation du prix d’acquisition entre le terrain, non amortissable, et les constructions, amortissables.

La pratique majoritaire consistait jusque récemment à opérer une ventilation du prix d’acquisition en fonction de la valeur estimée du terrain, plus élevée dans les situations en centre-ville qu’en périphérie. Cette démarche procédait d’un consensus de place, notamment édicté par une note de méthode issue de l’AFREXIM.

L’administration fiscale a mené de nombreux contentieux à l’encontre de contribuables ayant insuffisamment alloué de valeur au terrain, afin de privilégier l’amortissement des constructions.

Dans un arrêt rendu le 15 février 2016 (n°367467- Sté LG SERVICES), le Conseil d’Etat estime que la ventilation terrain / constructions ne peut être appréciée par l’Administration qu’à partir de 3 méthodes distinctes :

  • Estimation par comparaison directe portant sur des terrains nus
  • Estimation du coût de reconstruction de l’immeuble à la date de son entrée au bilan de l’entreprise, en tenant compte de sa vétusté et de son état d’entretien
  • A défaut de pouvoir appliquer les deux méthodes précédentes, l’Administration peut s’appuyer sur les données comptables issues du bilan d’autres entreprises ayant réalisé des acquisitions comparables

L’AFREXIM a édité une note méthodologique datée du 15 novembre 2016 déconseillant le recours à la méthode de ventilation statistique et préconisant le recours à la méthode du bilan promoteur. (https://www.afrexim.fr/docs/afrexim_note_terrain_construction_2016_11_15.pdf)

Bien que ne figurant pas dans les méthodes préconisées par le Conseil d’Etat, le recours au bilan promoteur est à notre sens pertinent et apte, en toute hypothèse, à assurer le principe d’égalité des armes. Le contribuable, à la différence de l’administration, ne dispose pas de moyens d’accès aux données comptables des autres entreprises qui ne déposent pas systématiquement leurs comptes auprès du Tribunal de commerce.